
Une mobilisation entravée par l’immobilisme d’ELECAM
Malgré son rôle fondamental, l’organe en charge des élections au Cameroun, ELECAM, peine à mobiliser la diaspora. La raison ? Une immobilité persistante et une absence de déploiement dans les villes où vivent pourtant des milliers de Camerounais.
En France, tout semble concentré à Paris, comme si le reste du territoire ne comptait pas. Pour un électeur résidant en province, exercer son droit de vote devient un véritable luxe.
💸 Voter coûte cher… très cher
Prenons l’exemple d’un électeur vivant à Nantes. Voici ce que cela lui coûterait pour s’inscrire et voter à Paris :
Aller-retour en train : 200 € en moyenne
Carte consulaire : 55 €
Photocopies, repas et autres frais : 40 à 50 €
Congés non rémunérés (inscription + vote) : 3 jours
Total estimé : 500 € et 3 jours de congé non payé.
Et cela, sans garantie d’obtenir sa carte ELECAM en une seule visite.
À cela s’ajoute une contrainte de calendrier : les inscriptions se font uniquement les mardis et jeudis, jusqu’à 16h30, dans les bureaux parisiens. Une organisation rigide et dissuasive.
🤝 Une diaspora volontaire, mais découragée
Cette situation est d’autant plus regrettable que la diaspora camerounaise reste très mobilisée. En France, la section RDPC France Nord compte 12 sous-sections, regroupant à elles seules près de 2 500 militants. On retrouve des structures similaires en Allemagne, en Italie, et ailleurs en Europe.
Malheureusement, le manque d’efforts d’ELECAM pour aller à la rencontre des électeurs en province freine lourdement la participation. Résultat : un désengagement forcé, non par manque d’intérêt, mais faute de moyens et de volonté logistique de l’institution électorale.
📣 Un appel à l’équité électorale
À l’approche des prochaines échéances électorales, il est urgent de :
Décentraliser les opérations d’inscription et de vote
Faciliter l’accès aux cartes électorales dans les grandes villes
Mettre en place un planning mobile ELECAM, au service des électeurs de la diaspora
La participation citoyenne ne doit pas être un privilège réservé à ceux qui habitent à proximité des ambassades. Il en va de la crédibilité démocratique du Cameroun.