
À trois mois de l’élection présidentielle camerounaise prévue en octobre, l’ambiguïté persiste quant à la candidature officielle du président Paul Biya. Tandis que le gouvernement laisse entendre qu’aucune décision n’est arrêtée, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, affirme avec assurance que son président national, Paul Biya, est bel et bien candidat.
Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur et porte-parole du RDPC, a déclaré sans ambiguïté que « le candidat du RDPC est désigné ». Se référant à l’article 27, alinéa 3, des statuts du parti, il précise que « le président national du RDPC est le candidat du parti à l’élection présidentielle. Il est le candidat et je le dis de manière catégorique. »
Selon lui, aucune procédure supplémentaire n’est requise pour officialiser cette candidature : « On n’a pas besoin d’un congrès, ni d’un comité central ou d’un bureau politique. Nos statuts sont clairs : pour être candidat du RDPC, il faut être président national du parti. Or, il n’existe qu’un seul président national : Son Excellence Paul Biya. »
Face à l’attente d’une déclaration formelle de l’intéressé, Jacques Fame Ndongo se montre catégorique : « Je vous dis qu’il est candidat. Ayant vérifié toutes les sources, je peux affirmer de manière péremptoire qu’il est le candidat du RDPC. Tout le reste n’est que supputation. » Et d’ajouter : « J’ai puisé à bonne source, c’est bien vérifié, bien recoupé. Pas de doute là-dessus. »
Quant à la forme que prendra l’annonce officielle du président, il indique que celle-ci interviendra en temps voulu, « par le canal que Paul Biya jugera le plus opportun », rappelant que le chef de l’État « est maître du temps présidentiel. »
Cependant, cette position tranchée contraste avec celle du porte-parole du gouvernement, René-Emmanuel Sadi, qui affirmait le même jour sur RFI que « c’est du 50/50 », laissant entendre que la candidature du président Biya restait incertaine.
Interrogé sur cette divergence, Jacques Fame Ndongo tient à préciser : « Moi, je parle au nom du parti. Le ministre Sadi, qui est un frère et un ami, parle au nom de l’État, du gouvernement. Il n’y a pas de cacophonie. Il n’y a pas de parti-État. »
Concernant la solidarité gouvernementale, souvent invoquée en pareille circonstance, le porte-parole du RDPC répond : « La solidarité gouvernementale existe bel et bien, mais je m’exprime ici au nom du parti au pouvoir. »
Ce double discours entre l’État et le parti, bien que revendiqué comme complémentaire, révèle toutefois un flottement inédit à la tête du pouvoir camerounais, à un moment où le pays s’apprête à entrer dans une phase cruciale de son avenir politique.
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Mohamadou Moctar
says juillet 09, 2025 at 9h55Les militants et sympathisants du RDPC sont respectueux des textes fondamentaux du règlement intérieur du parti. Ils s’alignent de ce fait derrière son candidat naturel, le président national du RDPC. Pour le moment, il fait l’unanimité au sein du parti